Fin de l’intégrale de l’œuvre pour flûte de Jolivet par Hélène Boulègue

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André JOLIVET (1905-1974) : Concerto n°1 pour flûte et cordes ; Suite en concert (Concerto n°2) pour flûte et quatre percussionnistes ; Alla rustica, divertissement pour flûte et harpe ; Pipeaubec, pour flûte et percussion ; Sonatine pour flûte et clarinette ; Pastorales de Noël pour flûte, basson et harpe ; Une minute trente pour flûte et percussion ; Petite Suite pour flûte, alto et harpe. Hélène Boulègue, flûte ; Solistes de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, direction Gustavo Gimeno. 2020. Livret en anglais. 76.19. Naxos 8.574079.

L’Orchestre de Chambre de Los Angeles en mode confidentiel

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Pierre JALBERT (né en 1967): Concerto pour violon ; Johann Sebastian BACH (1685-1750): Concerto pour violon en la mineur, BWV 1041 ; Arvo PÄRT (né en 1935): Fratres pour violon, orchestre à cordes et percussion ; Pēteris VASKS (né en 1946): Lonely Angel pour violon et orchestre à cordes. Margaret Batjer, violon ; Orchestre de Chambre de Los Angeles, dir. Jeffrey Kahane. 2019-SACD-63'41"-Textes de présentation en français, anglais et allemand-BIS 2309

Partitions chez Universal Edition Wien 

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La moisson de nouveautés d’Universal Edition Wien est des plus riches, avec de belles premières variées et passionnantes. 

Kurt Weill, Der neue Orpheus, Universal Edition, UE 36 506, ISNM : 979-0-008-08743-1

Composée en 1025, la cantate Der neue Orpheus pour soprano, violon solo et petit orchestre est une oeuvre qui témoigne de la créativité foisonnante de ce compositeur. On y découvre un alliage personnel d’influences d’opéra et de chanson, sans oublier les réminiscences populaires. Cette belle oeuvre fait son entrée dans la collection des partitions d’étude de la maison d’édition viennoise. 

Matthias Goerne et Jan Lisiecki donnent  aux Lieder de Beethoven des lettres d’intime noblesse 

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Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827) : Lieder : Six Lieder op. 48 ; An die Hoffnung op. 32 ; Adelaide op. 46 ; An die Geliebte WoO 140 ; An die ferne Geliebte, op. 98 et sept autres lieder. Matthias Goerne, baryton ; Jan Lisiecki, piano. 2020. Livret en anglais et en allemand. Textes des lieder avec traduction anglaise. 69.13. Deutsche Grammophon 483 8351.

Dossier Mendelssohn (V) : la musique pour piano

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Il est habituel de considérer Mendelssohn avec un léger mépris et de lui reprocher de n’être ni Chopin ni Schumann. C’est oublier que bon nombre de grands compositeurs (Schumann justement ou Busoni, pour ne citer qu’eux) lui ont voué une admiration sans borne et que sa musique est, en définitive, très personnelle. Musicien de la dualité, il est constructeur mais passionné, rêveur parfois ; féru de contrepoint, il est aussi mélodiste. Homme, enfin, de méditation, il est l’auteur de certains des scherzi les plus réussis, les plus légers de la musique. 

Parallèlement à la sonate pour piano et aux oeuvres virtuoses s’est développé, à l’époque de Beethoven et de Schubert, un troisième type d’écriture pour piano : la pièce lyrique. Sans aucun doute, le professeur du jeune compositeur, Ludwig Berger, ou son ami Ignaz Moscheles, le brillant virtuose, ont-ils eu sur Mendelssohn une influence déterminante. Ils l’ont en effet amené à considérer la possibilité de composer des pièces pour piano qui sonnent comme des lieder sans voix, comme des lieder "instrumentalisés". Certes d’autres compositeurs comme John Field l’avaient précédé sur cette voie, mais l’originalité du jeune Félix fut de parvenir à concilier dans une même formule instrumentale le lyrisme romantique avec la technique de clavier de Mozart alliée à une virtuosité héritée de Hummel, parfois pimentée de trouvailles empruntées à Weber.

C’est dans ce contexte qu’est née une majeure partie de l’œuvre pour piano de Mendelssohn dont les autres caractéristiques sont la clarté de la structure -reprenant souvent la forme lied en trois parties- et l’expression mélodique. En l’absence de signification poétique du texte, comme dans un lied, c’est l’atmosphère de la pièce pour piano qui sera "poétisée" et mobilisera toutes les ressources instrumentales du clavier.

Dossier Mendelssohn (IV) : le chambriste méconnu,  trop heureux pour être génial ?

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Mendelssohn Bartholdy. Qu’évoque ce nom ? La Marche Nuptiale, la Symphonie Ecossaise, l’Italienne... Mais, la musique de chambre ? On connaît les Romances sans paroles (parce que le titre est curieux) et puis l’Octuor, le célèbre Octuor dont on oublie qu’il fut composé par un gamin de seize ans. 

Quelle est la place de la musique de chambre dans l’oeuvre de Félix Mendelssohn ?

Dès sa jeunesse, Mendelssohn s’essaie au contrepoint, pas tant à travers les exercices d’écriture classique que dans la contemplation et l’imitation de Jean-Sébastien Bach. Six Préludes et Fugues (op.35) affirment une technique parfaite mais aussi un sens de la musicalité non dénué de dramatisation. Schumann, l’ami et l’admirateur, écrivait dès 1837 : "Ce ne sont pas seulement des fugues travaillées avec la tête et d’après la recette, mais des morceaux de musique tout jaillis de l’esprit et développés suivant le mode poétique". Le Premier Prélude affirme un chant dans le médium, une ligne mélodique pure comme un lied, revenant incessamment. C’est une caractéristique de Mendelssohn ; sa musique chante. Pléonasme si difficile à une époque où le piano devient le laboratoire où se créent les formes nouvelles et les sons déjà insolites.

Conséquences du Covid-19 : de la guerre des pauvres à la deuxième vague 

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La situation actuelle nous mène à quelques réflexions sur l’aujourd’hui et le demain d’un secteur d’activité particulièrement violenté par la Covid-19. 

Guerre des pauvres 

Fortement impacté par l’arrêt des activités, le secteur culturel a cherché à se faire entendre des autorités. Malgré son poids, son nombre d’emplois (près de 200.000 personnes en Belgique), les revenus générés directement et indirectement (quand on va au spectacle ou au concert, la soirée peut être précédée d’un repas au restaurant et se conclure sur un verre, autant d’argent injecté dans l’économie), le rayonnement international généré par le secteur de la culture, il est triste de constater qu'il peine toujours autant à être entendu des autorités et de la société dans sa globalité. Les mêmes pouvoirs qui dégainent, le doigt sur la couture, les millions pour sauver des industries déjà en péril ou en voie d’obsolescence accélérée rechignent à aider la culture, secteur toujours perçu comme éternellement quémandeur et systématiquement insatisfait.