Mots-clé : Zubin Mehta

Pour La Traviata, l’aisance vocale de Nadine Sierra méritait mieux 

par

Giuseppe Verdi (1813-1901) : La Traviata, mélodrame en trois actes. Nadine Sierra (Violetta Valéry), Francesco Meli (Alfredo Germont), Leo Nucci (Giorgio Germont), Caterina Piva (Flora Bervoix), Luca Bernard (Gaston de Letorières), Caterina Meldolesi (Annina), Francesco Samuele Venuti (le baron Douphol), William Corrò (le marquis d’Obigny), Emanuele Cordaro (le docteur Grenvil) ; Chœurs et Orchestre du Mai Musical florentin, direction Zubin Mehta. 2021. Notice en italien et en anglais. Pas de texte du livret, mais synopsis en italien et en anglais. 146.00. Un DVD Dynamic 37955. Aussi disponible en Blu Ray.

La Forza del destino de Verdi : dans l’extravagance de la Fura dels Baus

par

Giuseppe Verdi (1813-1901) : La Forza del destino, opéra en quatre actes. Version 1869. Saioa Hernández (Leonora), Roberto Aronica (Don Alvaro), Amartuvshin Enkhbat (Don Carlo di Vargas), Annalisa Stroppa (Preziosilla), Ferruccio Furlanetto (Padre Guardiano), Nicola Alaimo (Fra Melitone), Alessandro Spina (Il Marchese di Calatrava), Leonardo Cortellazzi (Mastro Trabuco), Valentina Coro (Curra), Francesco Samuele Venuti (Un Alcade), Roman Lyulkin (Un chirurgien), etc. Chœurs et Orchestre du Mai Florentin, direction Zubin Mehta. 2021. Notice en italien et en anglais (synopsis dans les deux langues). Sous-titres en italien, en anglais, en français, en allemand, en japonais et en coréen. 190.00. Deux DVD Dynamic 37930. Aussi disponible en Blu Ray. 

Au festival de Pentecôte de Salzbourg : Cecilia Bartoli rend hommage à Rome

par

Pour la dixième édition du festival de Pentecôte de Salzbourg sous sa direction artistique Cecilia Bartoli a choisi comme thème ”Roma Eterna” : un hommage à sa ville natale. Pendant quatre jours le festival proposait sept spectacles et concerts dans les différents théâtres de la ville de Mozart ainsi que des projections de film comme  La dolce vita  de Fellini et  Accatone de Pasolini.  Cependant, l’affiche a été un peu modifiée du fait de la pandémie et le le “Diner de Gala” proposé par un chef trois étoiles n’a pas survécu aux exigences sanitaires. 

Il trionfo del tempo e del disinganno, un oratorio de Händel en deux parties de 1707 ouvrait le festival. C’est le premier oratorio de Händel qui choisit un livret du cardinal Benedetto Pamphili : une discussion de quatre figures allégoriques. Piacere (plaisir) invite Bellezza (beauté) à poursuivre une vie d’insouciance et de distraction tandis que Tempo (temps) et Disinganno (désillusion) la mettent en garde. Si Bellezza veut échapper aux ravages du Temps elle doit se procurer une place au ciel où le temps n’a plus d’influence. Le metteur en scène Robert Carsen a réalisé le contraste entre ces deux mondes en les transportant dans notre temps avec ses concours de beauté, shows, discothèques, alcool et drogues qui lentement cèdent la place à cet autre monde (décor et costumes Gideon Davey). La dernière image nous montre une Bellezza épurée, traversant dans une simple robe blanche une scène vide se dirigeant vers une lumière lointaine “portant à Dieu son nouveau coeur”. C’est la jeune soprano française Mélissa Petit qui était cette Belezza et exprimait ses émotions dans les multiples airs qui lui étaient dévolus avec une voix fraîche et souple et une belle virtuosité. Gageons qu’elle gagnera en autorité  à l’occasion des cinq reprises estivales salzbourgeoises d’Il trionfo del tempo e del disinganno. L’autorité n’est pas ce qui manque à Cecilia Bartoli dans le rôle de Piacere , l’esprit diabolique en tailleur-pantalon rouge qui manipule Bellezza (son imprésario?) mais nous offre avec son interprétation de “Lascia la spina, cogli la rosa“ le moment inoubliable de la soirée ! Lawrence Zazzo (Disinganno) et Charles Workman (Tempo) jouaient des rôles moins importants dans le concept de Carsen mais nous offraient aussi de belles prestations vocales . Dans la fosse, Les Musiciens du Prince-Monaco, l’orchestre fondé en 2016 à l'initiative de Cecilia Bartoli,  est subtilement dirigé par le fidèle  Gianluca Capuano. Ensemble, ils ont donné vie à la partition de Händel, fait ressortir les nuances et envoûté le public.

Dudamel à l'heure Ives

par

Charles Ives (1874-1954) : intégrale des symphonies. Los Angeles Master Chorale, Grant Gershon ; Los Angeles Philharmonic Orchestra, Gustavo Dudamel ( Marta Gardolińska : cheffe additionnelle dans la Symphonie n°4). 2020. Livret en anglais. 124’27. DGG. 00289 483 9502

Zubin Mehta, la collection Warner 

par

Zubin Mehta. The Complete Warner Recordings. Oeuvres de César Franck (1822-1890) ; Camille Saint-Saëns (1835-1921) ; Giacomo Puccini (1858-1924) ; Giuseppe Verdi (1813-1901) ; Ravi Shankar (1920-2012) ; Gustav Mahler (1860-1911) ; Aram Khachaturian (1903-1978) ; Pyotr Ilyich Tchaïkovski (1840-1893) ; Max Bruch (1838-1920) ; Mario Castelnuovo-Tedesco (1895-1968) ; Paul Ben-Haim (1897-1974) ; Dmitri Chostakovitch (1906-1975) ; Alexander Glazunov (1865-1936) ; George Gershwin (1898-1937) ; Gustav Holst (1874-1934) ; Jean Sibelius (1865-1957) ; Carl Orff (1895-1982) ; Sergei Prokofiev (1891-1953) ; Niccolo Paganini (1782-1842) Franz Waxman (1906-1921).  Solistes, choeurs et orchestres, Zubin Mehta. 1967-2000. Notice de présentation en anglais. 1 coffret de 27 CD et 3 DVD. Warner Classics. 0190295221324. 

Ida Haendel, la Grande Dame du violon, nous laisse sa légende  

par

Avec le départ de Ida Haendel, décédée à Miami le 30 juin dernier à l’âge de 91 ans, c’est une Grande Dame du violon, une très Grande, qui vient de tirer sa révérence.
Ce fut un bien long parcours pour cette personnalité attachante en qui la modestie le disputait à l’humour, la présence scénique à la pédagogie chaleureuse et facétieuse. Facétieuse ? En 2009, le label à vocation historique Tahra publiait un album de deux CD intitulé La fête à Stradivarius (TAH 670/71, vol. I). On y trouvait quatre archives destinées à mettre en valeur les instruments prestigieux de Christian Ferras, Zino Francescatti, Gioconda de Vito et Ida Haendel ; celle-ci eut d’abord à sa disposition un Stradivarius de 1726, puis un autre de 1699 qu’elle joua pendant près de quarante ans. Des extraits d’une interview d’avril 2009 accompagnaient la notice réservée à Ida Haendel qui déclarait notamment : J’ai une habitude, je ne joue pas ! Quand des jeunes me demandent des conseils, je leur dis de ne pas étudier ! Je m’explique : vous venez au monde avec un don. Si vous pensez qu’étudier conduit à la perfection, ce n’est pas vrai.

Le don, Ida Haendel l’avait reçu presqu’au berceau et elle l’a exploité dans les plus brefs délais. Mais ce qu’elle ne dit pas, par humilité ou parce que c’est l’évidence même, c’est ce qui apparaît en filigrane : en assurant qu’elle ne joue pas, elle oublie de préciser que tout a coulé de source et qu’elle n’a jamais arrêté de faire corps avec son instrument. 

Hans Swarowsky, un nom à redécouvrir 

par

Il est des noms que l’on voit passer dans des biographies sans savoir comment les situer dans l’Histoire. Il en va ainsi du chef d’orchestre Hans Swarowsky. Il fut, avec Hermann Scherchen et Franco Ferrara, l’un des plus grands pédagogues de la direction d’orchestre de la Seconde moitié du XXe siècle. Claudio Abbado, Adam et Ivan Fischer, Giuseppe Sinopoli, Zubin Mehta, Mariss Jansons, Theodor Guschlbauer, Bruno Weil, Mario Venzago, Jésús López Cobos furent, entre autres, ses élèves….Mais Swarowsky fut aussi un pionnier sous de nombreux aspects et il est important de ne pas oublier son nom alors que paraît un coffret indispensable chez Profil. 

Hans Swarowsky voit le jour en 1899 en Hongrie. Sa mère est une actrice du Théâtre populaire de Vienne mais, né hors mariage dans une époque des plus prudes, l’identité de son véritable père resta inconnue, le musicien se plaisant à croire que son père puisse être l’Archiduc Otto François Joseph. Il étudie à Vienne avec rien moins que Richard Strauss, Felix Weingartner, Clemens Krauss, Anton Webern et Arnold Schoenberg. On retrouve dans cet aréopage qui lui enseigna la direction d’orchestre et la composition, déjà une forme d’intransigeance tant dans la défense des modernités que dans le retour au texte musical. N’oublions pas que Felix Weingartner fut l’un des pionniers de la fidélité aux sources ; il décapa Beethoven des sucs romantiques dans une intégrale des plus fascinantes. 

Javier Perianes, artiste de l'année

par

Sur la scène musicale d’aujourd’hui, le pianiste Javier Perianes est devenu, à 40 ans, l'interprète espagnol le plus célèbre. Son agenda se décline naturellement sur les meilleures scènes et dans les festivals internationaux où il se produit en récital ou en concert, et en tournée avec des orchestres et des chefs de renom. Pour sa carrière ponctuée de succès, il est Artiste de l'année 2019 des International Classical Music Awards (ICMA). Justo Romero l’a rencontré pour Scherzo, le membre espagnol du jury.

Il y a plus de vingt ans, quand vous étiez encore un jeune pianiste prometteur, vous assuriez que vous ne rêviez pas de devenir un pianiste acclamé et reconnu. Maintenant que le "no dream" s'est réalisé et qu’au fil de tant d’événements et de succès, votre carrière de concertiste est bien établie, êtes-vous toujours du même avis ?

Oui, je maintiens ma réponse de l'époque. Mon but est de profiter de la musique, de chacun des projets auxquels j'ai l'occasion de m’atteler, ainsi que de ma famille et de mon environnement. Beaucoup de choses se sont passées pendant toutes ces années, mais je crois que je n'ai perdu ni la curiosité ni la passion pour ce que j'ai la chance de faire.

Les 125 ans de l’Orchestre philharmonique de Munich

par

125 Münchner Philharmoniker. Oeuvres de Beethoven, Brahms, Mozart, Reger, Prokofiev, Verdi,  Schubert, Berlioz, Chostakovitch, Stravinsky, Rimsky-Korsakov. Solistes, choeur, Orchestre philharmonique de Munich, direction : Hans Knappertsbusch, Fritz Rieger, Eugen Jochum, Sergiu Celibidache, Zubin Mehta, Günter Wand, Horst Stein, James Levine, Christian Thielemann, Valery Gergiev. 1953-2018. ADD/DDD. Notice de présentation en allemand et anglais. 17 CD Münchner Philharmoniker. MPHIL0011