À l’occasion du premier Concours National de Trompette organisé à Namur, l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, renforcé par quatre étudiants de l’IMEP, a proposé un programme construit autour de deux concertos pour trompette.
Pour ouvrir le concert, nous avons pu entendre le très célèbre Adagio pour cordes Op.11 de Samuel Barber. Dirigés par Vahan Mardirossian, les musiciens ont très bien commencé l’œuvre, avec une belle nuance piano. Malheureusement, nous avons dû attendre de longues minutes avant qu’ils n’insufflent plus de tensions dans leur jeu. Bien que les musiciens aient été extrêmement précis d’un bout à l’autre de la pièce, c’est avec un goût de trop peu que nous sommes passés au premier concerto de la soirée.
Celui-ci était le Concerto pour piano, trompette et orchestre à cordes en do mineur Op. 35 de Dimitri Chostakovitch. Avec Tristan Pfaff au piano et Dominique Bodart à la trompette, l’orchestre nous a livré une belle prestation. Malgré un début quelque peu hésitant et un léger problème de balance entre le piano et l’orchestre, le premier mouvement fût joliment interprété. Tristan Pfaff a déployé tout son talent de virtuose dès le début de l’œuvre, tandis que Dominique Bodart a bien assuré chacune de ses interventions (la trompette ayant un rôle plutôt secondaire). Le deuxième mouvement fut beaucoup plus équilibré, bien que les pizzicato des cordes furent systématiquement inaudibles. Ce fut l’occasion d’entendre des interventions plus longues du trompettiste belge et d’ainsi pouvoir apprécier la sonorité très ronde de son jeu. Partie la plus réussie de la pièce, le troisième mouvement fut interprété avec plus d’énergie et de caractère que les précédents. La balance entre le pianiste, le trompettiste et l’orchestre était parfaite.
Très applaudi par le public, Tristan Pfaff a interprété en bis la Danse du Sabre de Khachaturian dans un arrangement pour piano seul. Impressionnant de calme et d’aisance dans cette pièce requérant une virtuosité et une précision chirurgicale, le pianiste a conquis le public.
Par certains éléments structuraux (la mezzanine, le fer forgé), le Grand Salon du Botanique me replonge dans le décor du Museum d’Histoire Naturelle, où le k l a n g collective mettait un point final à l’édition 2022 du Walden Festival. Ce soir, c’est complet et en soi c’est déjà un beau résultat pour les Nuits Botanique, 30e édition que clôture un 3+1 (3 créations, 1 variation) contemporain, là où on trouve bien plus souvent, dans ce festival éclectique qui en inaugure la saison (des festivals), rock, musiques electronique ou expérimentale, r&b, chanson, hip hop ou pop -une culture du jeté de ponts entre les genres, comme une manie de déranger méthodiquement le tiroir à chaussettes, trop ordinaire si rangé par couleurs, ou par pointures.
Et de la (hip-)pop, c’est ce dont se nourrit la Mulitude Variation qui ouvre le programme, née de l’expérience d’arrangeur de Bruno Letort sur l’album de Stromae (un travail de production sonore qui exige « la même précision chirurgicale qu’en musique contemporaine »), variations sur La sollasitude, ce morceau, au refrain crispant et touchant à la fois (« le célibat me fait souffrir de solitude, la vie de couple me fait souffrir de lassitude »), parmi les six sur lesquels l’orchestrateur a posé sa patte : une image déformée de l’idée d’un autre, qui s’y retrouve mais plus tout à fait, colonne vertébrale concurrencée sur son fondement, menacée même dans sa polyrythmie par l’appropriation altérée, comme au travers d’un miroir courbe -comme on tord, en médecine, une image radiographique afin de mettre en évidence des détails autrement difficiles à percevoir.
L’idée des variations vient du Bota, comme les commandes des trois concertos, confiées à trois autres flamboyances de la scène comtemporaine belge francophone -Bruno Letort s’est importé de Paris, mais dix ans d’acclimatation en ont arrondi les us et accents (jusqu’à son look Inspecteur Columbo de ce soir)-, des éclats au tempérament spécifique, irridescent pour Jean-Luc Fafchamps, l’homme de la « woman qui est là » (deuxième et dernier épisode en date de l’irréel opéra qui en compte trois), impérial pour Jean-Paul Dessy, ce soir au four et au moulin puisqu’il tient la baguette devant les cordes de Musiques Nouvelles, rigoureuse et réservée pour Apolline Jesupret -une génération après celle des trois autres, mais une maturité d’écriture qui déconcerte chaque fois que je l’entends. Et c’est encore le cas pour Ardeurs intimes (un oxymore qui m’autorise celui de la flamboyance réservée), concerto pour violon (la jeune Maya Levy, au jeu saillant et à la posture altière) et orchestre à cordes, qui séduit par la promptitude avec laquelle sa musique convoque le profond du ressenti -ici celui, personnel et intérieur, contrasté par les trois mouvements de la pièce, de l’amour, par lequel on vibre, on contemple, on pulse.
Pour ce concert, l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo retrouve l’excellent Frank Peter Zimmermann, l'un des solistes réguliers des saisons monégasques. L'intégrale des Sonates de Beethoven avec Martin Helmchen, ainsi que les Sonates de Brahms et le Concerto pour violon de Schumann ont été des moments musicaux inoubliables, pleins d'inventivité et de profondeur, atteignant les sommets de la perfection. Pour ce concert, l’OPMC est placé sous la direction de Cornelius Meister, l’un des chefs en vue du moment, aussi à l’aise dans la fosse que sur le podium symphonique.
On les attend donc avec impatience pour écouter l’un des plus longs concertos du répertoire : celui du compositeur anglais Edward Elgar (plus de 45 minutes...). Le Concerto d'Elgar est une œuvre qui se mérite, qui n’a pas la même séduction immédiate que d’autres partitions du grand compositeur : les Variations Enigma ou le Concerto pour violoncelle. La partition requiert une hauteur de vue exceptionnelle pour l'habiter et en rendre toutes les facettes. Quant au public, il doit apprivoiser cette masse imposante et intimidante. Malheureusement, Frank Peter Zimmermann n'est pas en forme. Il joue avec brio et témoigne d’une belle sonorité, mais le courant ne passe pas. Ce n'est que dans le dernier mouvement qu'il arrive enfin à captiver l'auditoire. Malgré une belle gestique, Cornelius Meister n'arrive pas à réaliser la cohésion entre l'orchestre et le soliste. Frank Peter Zimmermann offre en bis une Sarabande de Bach, qui suscite quelques minutes d'émotion et de bonheur.
Ce vendredi 5 mai, l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, dirigé par le chef français Jérémie Rhorer, nous a proposé trois pièces peu souvent combinées ; Skazka, Conte de fée op.29 de Nikolaï Rimski-Korsakov, Shéhérazade de Maurice Ravel et Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss. Composées respectivement en 1879/80, 1903 et 1895/96, les trois œuvres ont pour point commun une orchestration riche et complexe. C’est un portrait de cette orchestration de la fin du 19e siècle que nous a proposé Jérémie Rhorer.
Le concert a débuté avec Skazka de Rimski-Korsakov. L’œuvre est composée de cinq parties aux tempi de plus en plus rapides, sans pauses entre elles, donnant à la pièce une impression d’accelerando constant. Dès les premières notes, l’orchestre est appliqué et extrêmement précis. Les violoncelles et les contrebasses ouvrent la pièce d’un timbre très profond et ample, avant d’être rejoints par le reste de l’orchestre. Très contrasté, le jeu de celui-ci est magnifié par quelques fantastiques moments dans les bois, notamment au hautbois et à la flûte. La Konzertmeister, Haoxing Liang, nous a elle aussi offert un très beau solo.
Ensuite, nous avons eu à entendre Shéhérazade de Ravel avec la soprano Patricia Petibon. Sa voix puissante n’a jamais été couverte par l’orchestre, peu importe la nuance de leur jeu. Totalement dans son personnage, la chanteuse a eu tendance à beaucoup bouger ce qui rendait parfois le texte inintelligible. Malgré cela, c’est une magnifique prestation qu’elle nous a livrée. Bien aidée par un orchestre puissant, imposant et large, sans jamais être agressif. Encore une fois, il est important de noter le travail de la flûte, notamment dans son dialogue avec la soprane dans la deuxième partie de l’œuvre, La flûte enchantée, ainsi que dans un magnifique solo dans la troisième partie, L’indifférent.
Ce jeudi 4 mai a lieu le concert de la Deutsche Kammerphilharmonie de Brême avec son directeur artistique, Paavo Järvi. Au programme, le Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur, op. 129 de Robert Schumann ainsi que deux des symphonies londoniennes de Haydn : la Symphonie n°93 en ré majeur Hob I:93 et la Symphonie n°104 en ré majeur Hob I:104 « London ». La soliste du soir n’est autre que la virtuose argentine, Sol Gabetta.
Le concert débute avec la Symphonie n°93 en ré majeur, Hob I:93 de Haydn. C’est la première des 12 symphonies londoniennes bien qu’elle ait été composée après les Symphonies n°95 et n°96. L’introduction, Adagio, du premier mouvement est solennelle avant que l’Allegro assai ne vienne animer l'interprétation que livre l’orchestre. Ce dernier s’implique à 100%. Il y a une cohésion flagrante entre tous les musiciens, particulièrement chez les cordes où chacun des cinq pupitres a un son parfaitement homogène. Le Largo Cantabile commence avec un très beau trio constitué de Jonathan Stone (konzertmeister), de Marta Spārnina (cheffe du pupitre des seconds violons) et Friederike Latzko (cheffe du pupitre des altos). Le début du mouvement, assez tranquille, devient bien plus imposant avec l’arrivée des timbales. L’harmonie ressort bien à l’instar du très beau solo de hautbois vers la fin du mouvement. Cette fin est d’ailleurs rendue quelque peu humoristique par le chef Paavo Järvi, ce qui ne manque pas de faire rire l’assemblée. Les troisième et quatrième mouvements sont remplis de contrastes. Une joyeuse énergie régit l’interprétation musicalement bien ficelée de ces deux derniers mouvements.
L'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo est un orchestre remarquable qui arrive à passer d'un répertoire de différents styles en l'espace de quelques jours, de la musique baroque à la musique contemporaine en passant par tous les chefs-d'œuvre classiques et romantiques. Les musiciens excellent dans tous les genres tant pour les concerts symphoniques que pour les opéras ou les ballets.
Ainsi ce concert s'intitule "Du Baroque au Romantisme" et propose un choix d'œuvres magnifiques de Haydn, Gluck, Mozart et Beethoven. C'est Giovanni Antonini, grand spécialiste du répertoire baroque et classique, qui est le chef invité à monter au pupitre. Il est l’initiateur du projet "Haydn 2032" : enregistrer les 106 symphonies de Haydn à l'occasion du 300e anniversaire de la naissance du compositeur, avec son Giardino Armonico et le Kammerorchester Basel dont il est chef invité privilégié. Il est donc évident de commencer le concert par une œuvre de Haydn, l'ouverture Philémon et Baucis. On se laisse bercer par les belles mélodies, et puis surprise, il enchaîne sans interruption avec Orphée et Eurydice et "Scène des Champs Elysées" de Gluck. C'est une pratique courante pour des récitals de piano, mais inhabituelle pour des concerts avec orchestre. Le public est un peu déstabilisé. Giovanni Antonini comprend parfaitement le langage musical de Haydn et de Gluck et le communique avec clarté et conviction. C'est frais, éblouissant, vibrant et enflammé.
Lorsque Gioachino Rossini décède en 1868, Giuseppe Verdi et douze de ses contemporains composent un Requiem en son honneur. Cette Messa per Rossini en 13 parties (une par compositeur), tomba dans l’oubli et ne fut redécouverte et créée que dans la seconde partie du 20e siècle. Quand, le 22 mai 1873, meurt l’écrivain Alessandro Manzoni, Verdi est dévasté et décide de composer un Requiem en son honneur, seul cette fois. Pour ce faire, il reprend le « Libera me » qu’il avait composé pour la Messa per Rossini et qui deviendra la base de sa nouvelle œuvre. Celle-ci fut créée le 22 mai 1874 par Verdi lui-même.
Divisé en sept parties (Introitus : Requiem et Kyrie, Sequentia : Dies Irae, Offertorium : Domine Iesu, Sanctus, Agnus Dei, Communio : Lux Aeterna, Responsorium :Libera Me), ce Requiem est l’une des œuvres les plus grandioses du maître italien. Son exécution nécessite la présence de quatre solistes (basse, ténor, mezzo-soprano, soprano), un chœur mixte et un grand orchestre.
Ce jeudi 27 avril 2023, à Bozar, la Messa da Requiem de Giuseppe Verdi a été dirigée d’une main ferme et précise par Philippe Herreweghe. Le chef belge a poussé l’orchestre et les chanteurs jusqu’aux dernières limites de nuances possibles. Toujours très démonstratif dans les nuances et le caractère souhaités, précis dans ses mouvements et à l’écoute de chaque voix -comme le démontre certains gestes pour contenir la voix puissante de la soprane Eleanor Lyons, il nous a offert une très belle interprétation de ce Requiem.
Le Collegium Vocale Gent (fondé en 1970 par P. Herreweghe) et l’Antwerp Symphony Orchestra nous ont livré une magnifique prestation. La puissance du chœur était à couper le souffle, surtout dans le Dies Irae. La précision et la justesse des choristes fut parfaite d’un bout à l’autre du concert, et le public ne s’y est pas trompé. Ce sont eux qui ont reçu les plus chaleureux applaudissements lors de la longue standing ovation. Parmi les plus beaux moments, nous pouvons citer le passage fugué du Te decet hymnus, les coups de tonnerre du Dies Irae ou encore le récitatif hypnotisant du Libera Me. L’orchestre s’est lui aussi démarqué par sa précision chirurgicale, surtout dans les nuances et dans les balances. En une heure et demie de musique, l’orchestre n’a jamais pris le dessus sur les solistes ou le chœur, tout en étant toujours présent pour les soutenir. Le meilleur exemple en est le tapi de trémolos des cordes au début du Lux Aetaerna, sur lequel la mezzo Sophie Harmsen n’a eu qu’à poser sa magnifique voix.
Pour un unique concert à Genève, le Service Culturel Migros a invité l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et le chef espagnol Gustavo Gimeno, son directeur musical depuis 2015. Avec un effectif dépassant la centaine de musiciens, le programme donné au Victoria Hall le 24 avril est conçu à la mesure de cette imposante formation et débute par une œuvre peu connue de György Ligeti, le Concerto Românesc datant de 1951 et imprégné de folklore roumain. Gustavo Gimeno y développe un chant nostalgique qu’exposent les cordes, suscitant l’envolée des bois en une danse exubérante. S’y enchaîne un Adagio ma non troppo qui fait appel aux cors naturels dialoguant avec le cor anglais et les bois en de pathétiques inflexions qu’assimilera le violon solo. La tension qui en résulte éclatera dans le Molto vivace conclusif dont l’effervescence le rapproche de la Première Rhapsodie Roumaine de George Enesco.
Intervient ensuite le multi-percussionniste autrichien Martin Grubinger qui occupe un quart de la scène avec une véritable cuisine d’instruments à percussion les plus invraisemblables jouxtant une batterie de jazz et trois timbales. Comme un sportif de haut niveau, avec un linge sur l’épaule, il court dans tous les sens, en changeant continuellement de baguettes pour présenter un ouvrage écrit sur mesure pour ses moyens, le Concerto pour percussion composé en 2017 par le musicien islandais Daníel Bjarnason et créé à Helsinki le 2 novembre 2022 par son dédicataire qui annonce qu’il quittera définitivement la scène le 30 mai 2023. Alors que l’orchestre tisse sans relâche un canevas atteignant divers sommets expressifs, le soliste nous fait découvrir le txalaparta, instrument basque proche du xylophone, dont une cascade de notes ramène le discours vers les timbales. Avec l’aide de deux collègues, est produit un roulement étrange entraînant dans son sillage le rituel des cloches cérémoniel et la progression vers un choral des cuivres. Mais c’est la percussion qui prend le dessus en nous confrontant à un univers qui s’écroule comme l’Inferno de Dante, d’où le titre donné finalement à cet ouvrage à nul autre pareil. Et le public applaudit la performance qu’a dû fournir le soliste durant une bonne demi-heure.
Avant que le Belgian National Orchestra ne prenne possession de la grande scène du Palais des Beaux-Arts vendredi dernier, Maris Gothoni (Responsable de la planification artistique), Mien Bogaert (dramaturge), Anthony Devriendt (corniste de l’orchestre et membre de la commission artistique) ainsi que le directeur musical Anthony Hermus (intervenant par vidéo depuis La Haye) avaient procédé au bénéfice de la presse et des amis de l’orchestre à une brève présentation de la prochaine saison qui s’annonce fort prometteuse, offrant une programmation intelligemment construite avec des chefs et solistes de qualité, le tout étant placé sous la devise -pas franchement joyeuse- « Hope and Despair ».
Mais l’événement le plus saillant de la soirée, et qui avait fait venir le public en nombre, était bien la prestation extrêmement attendue du phénoménal Alexandre Kantorow qui se produisait pour la première fois avec la formation nationale, et de plus dans le rarissime -tant au disque qu’au concert- 2e Concerto pour piano et orchestre, Op. 44 de Tchaikovsky.
L’oeuvre a en effet de quoi intimider plus d’un pianiste par son extrême difficulté technique et sa longueur inhabituelle (autour de 50 minutes), alors que le mouvement lent est un étrange hybride comportant d’importants solos de violon et de violoncelle et prend de temps à autre la forme d’un triple concerto.
En 1995 a été fondé à Kiev le Concours International pour jeunes pianistes en mémoire de Vladimir Horowitz, né en cette ville le 1er octobre 1903 (même si aujourd’hui est admis le fait qu’il aurait vu le jour à Berdichev). En vingt-sept ans, plus de 1300 musiciens ont participé à cette ‘compétition’. En ces jours-ci, à cause de la situation en Ukraine, la Fédération Mondiale des Concours Internationaux de Musique a proposé d’organiser la manifestation à Genève, ce qui a occasionné un nombre record d’inscriptions, soit 303 pianistes provenant de 37 pays différents. En sept jours, en la Salle Franz Liszt du Conservatoire, se sont produits 29 candidats, réduits à 15 pour le deuxième round, à 9 pour le troisième, à 3 pour le final. Et ce concert conclusif a eu lieu au Victoria Hall le 21 avril en réunissant des membres de l’Orchestre Symphonique National d’Ukraine et quelques-uns des chefs de pupitre de l’Orchestre de la Suisse Romande placés sous la direction de Kirill Karabits, lui aussi natif de Kiev.
Paraît d’abord Julian Trevelyan, jeune artiste anglais de vingt-quatre ans, lauréat de divers concours et se perfectionnant actuellement à l’Ecole Normale de Musique Alfred Cortot à Paris. Dans le catalogue des vingt concerti à disposition des candidats, il choisit le 23e Concerto en la majeur K.488 de Mozart qu’il aborde avec un jeu sobre et clair en bénéficiant du tempo moderato que Kirill Karabits impose à l’Allegro initial en demi-teintes. En un legato magnifique, le soliste privilégie la ligne de chant en y ajoutant quelques abbellimenti discrets que ponctue la main gauche avant de parvenir à la cadenza au phrasé libre comme si elle était improvisée. L’Adagio est développé dans une fluidité de coloris qui le rapproche de la véritable aria de belcanto abondamment ornementée, tandis que le Final est un Allegro assai qui confine au Presto par la brillance du trait que le solo assimile au tutti en rendant le discours pimpant.