Le charme discret de Wolf-Ferrari

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Ermanno WOLF-FERRARI  (1876-1948) : Idillio (concertino pour hautbois, cordes et deux cors–Sérénade pour cordesSuite (concertino pour basson, cordes et deux cors). Fabien THOUAND (hautbois), Valentino ZUCCHIATTI (basson), Nuova Orchestra da camera Ferruccio Busoni, dir. : Massimo BELLI. DDD–2019–67’ 27’’–Texte de présentation en anglais–Brilliant 95875

L’Avant dernière séance : le faust de Murnau

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Après le « jubilé Domingo », un opéra marathon, un ballet entre tradition et modernité et une symphonie hors norme, notre parcours aux Chorégies d’Orange continue avec un ciné-concert. La programmation de cette 150e édition du plus vieux festival au monde est décidément très éclectique et c’est tant mieux !

En attendant Don Giovanni ce mardi nous avons eu le plaisir d’assister à un exercice peu banal avec à l’affiche le très médiatique Jean-François Zygel. C’est la deuxième fois que ce dernier se livre dans le cadre des Chorégies à cette démonstration d’improvisation au piano. On peut parler de démonstration car Zygel est un maître -bien connu- du genre. En 2017 il nous transporta dans les tréfonds du Palais Garnier lors de la projection du légendaire Fantôme de l’Opéra dans sa version de 1925. Pourquoi changer une recette qui marche ? Deux ans plus tard Zygel s’attaque cette fois au Faust de Friedrich Wilhelm Murnau (1926). Cette initiative courageuse de la part de Jean-Louis Grinda, directeur du festival, est salutaire, c’est une manière astucieuse de perpétuer la mémoire des pionniers du cinéma européen. Un temps où le septième art était encore muet.

Alexander Melnikov au Palais de l’Europe à Menton

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Paris le 2 juin 2016. Sasha Malnikov

Le Festival de Musique de Menton, qui compte parmi les plus anciens festivals d’Europe, livre cette année sa 70e édition. Une célèbre anecdote raconte que son fondateur, le feu André Böröcz, alors qu’il montait les escaliers qui menaient au parvis de la basilique Saint-Michel Archange, entendit une musique diffusée par un vieux transistor. Il découvrit alors une acoustique idéale pour des concerts de musique classique, tout en étant en plein air. En effet, le lieu est entouré de trois murs de pierre et une magnifique vue s’ouvre sur la baie. Le samedi 5 août 1950 à 22 heures sur le parvis, le Quatuor Vegh joua Haydn, Mozart et Beethoven. Ce fut le premier concert du Festival, sur l’une des scènes les plus inspirantes du monde. Depuis une dizaine d’années, Paul-Emmanuel Thomas, chef d’orchestre très apprécié à l’autre côté des Alpes notamment pour sa direction d’opéras, redonne à la manifestation le prestige et l’éclat d’antan et les musiciens du premier plan se succèdent sous le regard de Saint-Michel, mais aussi dans le salon de Grande-Bretagne du Palais de l’Europe.

Pavé d‘Histoire à la Viennoise 

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150 years Wiener Staatsoper. The Anniversary Edition. Wozzeck-Fidelio-Elektra-Le Nozze di Figaro-Il Viaggo a Reims-Tristan und Isolde-Eugene Onegin-Ariadne auf Naxos-Un Ballo in Maschera-Legendary Voices of the Wiener Staatsoper. 1955-2016-Livret en anglais et allemand. 22 CD Orfeo C 980120.

Chopin à Montréal

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Frédéric Chopin (1810-1849) : Concerto pour piano n°2 en fa mineur, Op. 21 – Concerto pour piano n°1 en mi mineur, Op. 11. Charles Richard-Hamelin, piano – Orchestre Symphonique de Montréal, Kent Nagano direction.2019-DDD-Textes de présentation en français et anglais-Analekta-AN29146

Un Procès qui restera dans les annales musicales ! 

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Gottfried von Einem (1918-1996) : Der Prozess. Michael Laurenz (Josef K.), Jochen Schmeckenbecher (Der Aufseher / Der Geistliche / Der Fabrikant / Ein Passant), Matthäus Schmidlechner (Der Student / Der Direktor-Stellvertreter), Jörg Schneider (Titorelli), Lars Woldt (Der Untersuchungsrichter / Der Prügler), Johannes Kammler (Willem / Der Gerichtsdiener / Der Advokat), Tilmann Rönnebeck (Franz / Kanzleidirektor / Albert K.), Ilse Eerens (Fräulein Bürstner / Die Frau des Gerichtsdieners / Leni / Ein buckliges Mädchen), Anke Vondung (Frau Grubach). ORF Radio-Symphonieorchester Wien, HK Gruber. 2018-Livret en anglais et allemand, texte chanté en allemand / traduction en anglais-1h43-2 CD Capriccio-C 5358 

Les sept paroles de Christ sur la croix version piano seul par Nicolas Stavy

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Profondément curieux, le pianiste Nicolas Stavy est un dénicheur infatigable de partitions rares. Après des œuvres de Tichtchenko et deux inédits de Fauré (qu’il a gravés en CD), il a présenté, le 27 juillet au cloître de l’Abbaye de Silvacane, dans le cadre du Festival international de piano La Roque d’Anthéron, une version inédite pour piano seul des Sept dernière Paroles du Christ en Croix de Haydn.

On connaît des Sept Paroles quatre versions : d’abord une version pour quatuor à cordes, la plus répandue et la plus exécutée, puis celles pour orchestre et enfin un oratorio. En revanche, la partition pour piano solo n’est quasiment pas connue et très peu de pianistes ont déjà abordé d’œuvre, y compris les plus aguerris dans la période classique.

Beethoven et Brahms magnifiés par Grigory Sokolov à Aix-en-Provence

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Le 28 juillet, dans le cadre du Festival international de piano La Roque d’Anthéron, Grigory Sokolov a donné un récital au Grand Théâtre de Provence. Après Alfred Brendel en 2008 (ce sera son unique récital dans ce Festival et en décembre de la même année il a mis fin à ses activités en solo), le Festival accueille au Grand Théâtre de Provence un géant qui refuse de jouer en plein air. La scène est à peine éclairée d'une lumière orangée, juste pour permettre au pianiste de voir le clavier. Imperturbable comme à l’accoutumée, le maître russe a l’allure d’un sage qui, par un simple exposé de son art, illumine l’esprit. Le programme qu’il a choisi renforce cette image : la Sonate n° 3 en ut majeur op. 2 n° 3 et les Onze Bagatelles op. 119 de Beethoven, puis les Klavierstücke op. 118 et 119 de Brahms.

Beaucoup d’encre a coulé sur son interprétation, sur son génie, tant de pages se sont noircies. Nous n’avons peut-être rien à ajouter à ce qui s’est déjà dit mais essayons tout simplement d’évoquer nos impressions.

L’univers tout entier tonne et résonne à Orange : la soirée des 150 ans des Chorégies

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Le théâtre antique d’Orange est en partie connu pour son gigantesque mur en pierre dominé par l’empereur Auguste dont Louis XIV disait qu’elle était « la plus belle muraille de son royaume ». Hier soir nous avions face à nous non pas un mais deux murs ! Quelle impression, quel spectacle d’être confronté à près de trois cents choristes et à un orchestre version XXL pour l’occasion. C’est dire la démesure de l’œuvre à l’affiche, la nature de l’événement et la volonté des Chorégies de marquer un nouveau grand coup pour les 150 ans du festival. Alors cette soirée d’anniversaire était-elle à la hauteur du caractère exceptionnel de cette trop rare 8ème symphonie ?

Il y avait de quoi être optimiste, il est vrai que cette édition 2019 des Chorégies est pour le moment un très bon cru. Après le très réussi « Guillaume Tell » et la magnifique Nuit Espagnole en compagnie de Placido Domingo, nos espérances étaient donc grandes. D’autant que pour nous Mahler est un compositeur à part, un « vieux compagnon de route », toujours là quand il le fallait dans notre vie. Nous avons tous un chanteur ou un artiste fétiche ; pour nous c’est le grand Gustav. Pour bénéficier d’une écoute vraiment impartiale et d’un regard neuf durant ce concert nous avons mis de côté pendant plusieurs semaines les enregistrements légendaires de Solti, Ozawa, Lenny Bernstein ou Sinopoli ! Quand on est trop familier d’une œuvre, il est parfois difficile de trouver la capacité de se laisser gagner par une nouvelle lecture. D’oser la nouveauté. Heureusement pour nous, Jukka-Pekka Saraste était là !

Une fois de plus, Jeanne de Lorraine revoit le film de sa vie dans le chef d'oeuvre d'Honegger et de Claudel !

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Arthur Honegger (1892-1955) : Jeanne d'Arc au bûcher. Claire de Sévigné, soprano ; Christine Goerke, soprano ; Judit Kutasi, mezzo-soprano ; Jean-Noël Briend, ténor ; Steven Humes, basse ; récitants : Judith Chemla ; Jean-Claude Drouot ; Christian Gonon ; Adrien Gamba-Gontard ; Rotterdam Symphony Chorus ; Netherlands Chrildren's Choir ; Royal Concertgebouw Orchestra Amsterdam, Stéphane Denève, direction. SACD-2018-79'16"-Livret en anglais, français, allemand et néerlandais-1SACD Royal Concertgebouw Orchestra -RCO 19001