Compositrices à l'aube du XXe siècle

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Mel BONIS (1858-1937) : Sonate ; Pièce op. 189 ; Scherzo (Finale), op. Posthume 187. Lili BOULANGER (1893-1918) : Nocturne ; D’un matin de printemps. Clémence de GRANDVAL (1828-1907) : Suite. Cécile CHAMINADE 1857-1944) : Sérénade aux étoiles, op. 142. Augusta HOLMES (1847-1903) : Trois petites pièces. 2019. Juliette Hurel, flûte ; Hélène Couvert, piano. Livret en français, en anglais et en allemand. 64.26. Alpha 573.

A ne pas rater ici et ailleurs : le Top de Crescendo Magazine (mars 2020)

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Une nouvele rubrique pour vous guider dans vos choix de concerts et d'opéras autant en Belgique, qu'en France et qu'ailleurs dans le monde

  • Belgique : 

Le mois de mars, c’est comme chaque année le Klara Festival à Bruxelles et son flot d’orchestres et de solistes de prestige. Dans ce programme de haut vol, on note un concert qui sort particulièrement des sentiers battus par le Belgian National Orchestra sous la direction du brillant Stanislas Kochanosky dans Paweł Łukaszewski, Henryk Mikolaj Górecki, Witold Lutoslawski et Sergueï Rachmaninov avec ses Cloches pour solistes, chœurs et orchestre (Bruxelles, Bozar, 20 mars). On retrouvera la vaillante formation fédérale et le chef Dirk Brossé pour un concert très attendu avec le saxophoniste Branford Marsalis dans un programme en technicolor (Bruxelles, Bozar, 27 mars

Suzana Bartal et les "Années de pèlerinage" de Franz Liszt 

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Le cycle des Années de pèlerinage de Franz Liszt est l’un des monuments du répertoire pianistique. La pianiste Suzana Bartal affronte cet Everest dans un nouvel enregistrement qui fera date. La musicienne répond aux questions de Crescendo Magazine. 

La première question est simple ! Qu’est-ce qui vous a poussé à enregistrer le cycle complet des Années de pèlerinage de Liszt ? 

En 2016, j'ai eu une proposition singulière de la part de Bruno Belliot, directeur de l'Académie de Sainte-Anne d'Auray en Bretagne, important lieu de pèlerinage en France. Il rêvait d'organiser une journée itinérante à travers le Morbihan, où ce cycle serait donné en trois concerts sur une même journée et dans trois chapelles différentes. Comme j'adore les projets fous, j'ai tout de suite dit oui ! Deux ans de travail intense ont suivi, puis une première intégrale en concert en mai 2018. Par la suite, j’ai donné à nouveau tout ce cycle en une après-midi au Festival Berlioz où, grâce à son directeur, Bruno Messina, j'ai trouvé le piano et le lieu rêvé pour un enregistrement. Celui-ci était une conséquence naturelle de tout ce travail et le fruit de l'enthousiasme partagé autour de ce projet avec Naïve et Pierre-Antoine Devic. 

Quelle est la place de ce cycle dans le répertoire pianistique ? 

Sa place est certainement spéciale, tout d'abord parce que l'écriture de ce cycle s'étend sur quasiment toute la vie de Liszt : du jeune fougueux et amoureux au mystique ayant pris les ordres mineurs. D'où la présence, dans ces pièces, à la fois d'une grande virtuosité et d’une grande profondeur émotionnelle et spirituelle. En résumé, un cycle qui pousse l'interprète à creuser autant sur le plan musical que technique.

Erica Piccotti, jeune artiste de l’année 

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La jeune violoncelliste Erica Piccotti, née à Rome en 1999, est un talent dont la carrière est déjà bien établie. Nicola Cattò, membre du jury des International Classical Music Awards pour le magazine italien Musica et Secrétaire Général, a rencontré la jeune artiste qui a remporté le Prix du Jeune Artiste 2020 .

Comment en êtes-vous venue à étudier le violoncelle ? Quelles sont les principales étapes de votre formation ?

C'était un cheminement naturel, parce qu'à la maison je "respire" la musique depuis que je suis petite, ma mère joue du piano, mon frère du violon. Après avoir "joué" avec ces deux instruments, un jour, un violoncelle est arrivé à la maison. J'avais quatre ans et demi, et me voilà ! Mon premier professeur a été Francesco Storino, violoncelliste de l’Orchestra dell'Accademia di Santa Cecilia à Rome. J'ai eu l’opportunité de le rencontrer lorsque je faisais partie de l’Orchestre junior de la même Académie. Il m'a prise par la main quand j'étais enfant et m'a fait grandir avec passion et dévouement. Il m'a suivie jusqu'à l'obtention de mon diplôme au conservatoire, mais il reste encore aujourd'hui une référence pour moi. J'ai poursuivi mes études avec Antonio Meneses, un grand violoncelliste pour lequel j'ai toujours eu une grande admiration, d'abord à la Hochschule der Künste de Berne, puis à l'Académie Walter Stauffer de Crémone et à l'Accademia Chigiana de Sienne.

Actuellement, j'ai réalisé un autre de mes rêves en étudiant avec un autre grand violoncelliste et professeur, Frans Helmerson, à l'Académie Kronberg. Cette académie m'a fait découvrir un environnement international et m'a permis d'être en contact avec des artistes de renommée mondiale.

Femmes compositrices du XIXe siècle : Clara Wieck (Schumann)

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Les « Histoires de la Musique » contemporaines ne citent pas ou très peu de femmes compositrices en général et, en particulier, du XIXe siècle. Devenaient musiciennes, les jeunes filles issues de familles aisées ou de familles de musiciens. Dans le premier cas, la jeune fille ne faisait pas usage de ses talents hors du cercle familial. C’était un moyen d’améliorer ses perspectives de mariage. Dans le second cas, la pratique professionnelle était plus facilement acceptée, mais comme interprète plutôt que comme compositrice.

Une des constantes est le rôle prépondérant du père dans leur éducation musicale, soit comme incitateur et soutien…momentané, soit comme pédagogue. 

Clara Wieck (Leipzig,1819 - Frankfurt am Main, 1896) 

Allons à la rencontre de Clara Wieck, plus connue comme Clara Schumann, du nom de son époux, le compositeur Robert Schumann.

En 1838 « Clara Wieck und Beethoven », un poème de Franz Grillparzer, poète dramatique en vue, est publié dans la prestigieuse revue Wiener Zeitschrift für Kunst, Literatur, Theater und Music. La jeune pianiste de 18 ans a encore une fois enthousiasmé le public viennois, la noblesse et la famille impériale autrichienne. Elle serait même élevée au titre de « Paganini du piano » !

Une belle et singulière aventure musicale

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Pour Que l’Esprit Vive, association fondée en 1932, œuvre pour lutter contre l’isolement rural par l’art et la culture. Son infatigable directrice, Agnès Desjobert, développe le réseau des petits villages dont les habitants accueillent, le temps d’un week-end bien rempli, ponctuellement, puis régulièrement, des artistes professionnels. Dernier de la saison, le concert d’aujourd’hui se déroule à Jailly-les-Moulins, village de Bourgogne, très enclavé. Dix minutes avant, des dizaines de voitures stationnent, la nef de la petite église est bondée, certainement deux fois l’effectif total de la population (88 habitants).

Le quatuor Hélios, justement réputé, se compose d’une flûte et d’un trio à cordes, formation relativement rare, particulièrement lorsqu’elle est permanente. Pas moins de 78 œuvres ont été écrites à son intention. Deux d’entre elles, de deux compositrices, s’insèreront entre trois quatuors avec flûte de Mozart. Ainsi constitué, le programme répond à toutes les attentes. D’autant que la flûtiste, Christel Rayneau, captive le public en lui présentant chaque œuvre de façon claire, démonstrative et juste.

Le Nozze di Figaro à La Monnaie et la panne technique du décor

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Antonello Manacorda

L’opéra, comme le théâtre et la danse, est un « art vivant », qui se vit en direct dans l’éphémère d’une représentation. Il n’est donc pas à l’abri de l’un ou l’autre aléa, ce qui se traduit le plus souvent à l’opéra par un problème de voix chez l’un des interprètes. Plus rares sont les problèmes techniques. Quoique.

Ce dimanche, je devais assister au premier épisode d’un projet ambitieux de l’Opéra de La Monnaie à Bruxelles : considérer comme une œuvre unique les trois opéras de Mozart écrits par Da Ponte et les représenter en soulignant les conséquences dramaturgiques de cette unicité. 

Un élément scénographique essentiel du projet est la présence sur le plateau d’un seul lieu de jeu, une immense maison aux étages et pièces multiples, façades ouvertes, et qui tourne afin de faire découvrir toutes les strates de l’action.

Patatras ! La tournette a rendu l’âme, refusant définitivement les rotations indispensables. D’où la décision de ne proposer aux spectateurs qu’une « version de concert », supprimant ainsi toutes les intentions et concrétisations qui font l’originalité du propos.

De quoi s’agissait-il -et que je pourrai découvrir, je l’espère, les prochains dimanches, lors des épisodes 2 (Cosi fan tutte) et 3 (Don Giovanni) ?

Concertos pour piano belges du XIXe siècle

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Auguste DUPONT (1827-1890) : Concerto pour piano et orchestre n° 3 op. 49. Peter BENOIT (1834-1901) : Poème symphonique pour piano et orchestre op. 43. Sinfonieorchester St Gallen ; Howard Shelley, piano et direction. 2020. Livret en anglais, en français et en allemand. 62.49. Hypérion CDA68264.